Témoignage de Nolwenn F.

Ci dessous le texte écrit par ma petite soeur Nolwenn F 17 ans, 4ans après l'AVC de notre maman le 01/01/05.
Elle avait même pas 13 ans et c'est la 1ere fois qu'elle s'est exprimée sur ce sujet :

« J'ai peur de tout. À vrai dire, on me considère plutôt comme une grande trouillarde. J'ai peur de si, j'ai peur de ça. J'ai presque peur de mon ombre. Mais, ma plus grande peur, serait sans nul doute de revivre une journée. Une journée, où plutôt la journée. La journée où tout à changer, où tout a basculé, où beaucoup de choses se sont écroulées. Le jour que je passe constamment sous silence, que j'essais d'oublier. Le jour où j'ai failli la perdre. La personne la plus importante à mes yeux. Ma mère.


Malgré tous mes efforts pour oublier, le souvenir reste. Je me rappelle, et je me rappellerais toujours de chaque heure, de chaque minutes, de chaque secondes. J'ai vu mon modèle, la personne la plus forte que je connaisse impuissante, inerte.
C'était un 1er Janvier 2005. Un cognement avait résonné dans la maison. Le réveil indiquait 9h15. Par la suite, tout s'était passé très vite. J'avais entendu mon père paniquer. J'était arrivée. Et je l'avais vu. Inconsciente. Ce n'était pourtant pas le choc que avait causé sont malaise. Les pompiers étaient arrivés. Ils l'avaient emmené. Arrivé à l'hôpital, le verdict était tombé. Un AVC. Un Accident Vasculaire Cérébrale.

Des mois ont passé avant que la vie reprenne son cour normal. Mais tout avait changer, tout s'était modifié J'avais perdu tout mes repaires d'enfant tranquille. Elle était forte, elle était devenue fragile. J'étais encore jeune.j'avais dû grandir. Elle me consolait quand je pleurais et maintenant c'était moi qui la consolais. J'avais cru être invincible grâce à elle. Pour moi, rien de très grave ne pourrait m'arriver. J'avais cru que le malheur n'arrivait qu'aux autres. J'avais très vite compris mon erreur.

Je ne vais pas me dire martyr. Cette journée reste du passé. Elle a réussi à me faire grandir, à me rapprocher de ma famille et surtout de ma mère, qui est toujours là, même si rien n'est plus comme avant.
Mais si je devais la revivre, je ne pense pas que je pourrais remonter la pente aussi vite que je l'ai fait auparavant. »

Je suis la grande soeur de 31 ans, et j'espère que vous avez, vous aussi été touché par ce témoignage.
Gwenaëlle.